On estime que l’internet et l’industrie numérique qui lui est associée produisent chaque année à peu près autant d’émissions que l’aviation. Pourtant, nous pensons rarement à la pollution engendrée lorsque nous prenons des dizaines de photos en double de nos animaux de compagnie, et qu’on les stocks immédiatement dans le cloud.

C’est le revers invisible de nos vies en ligne : les données que nous produisons sont stockées et traitées dans des centres de données gigantesques et gourmands en énergie, dispersés à travers le monde.

Le journal d’information britannique The Guardian s’est penché sur la question pour nous donner les principaux moyens de réduire notre empreinte carbone numérique.

1. Réfléchir avant de cliquer

Saviez-vous que chaque action en ligne, que ce soit un clic sur un lien, l’envoi d’un email ou même un « like » ou un commentaire sur les réseaux sociaux, consomme de l’énergie ?

Derrière chaque action se cache une infrastructure complexe de serveurs et de centres de données qui fonctionnent à plein régime.

Le plus grand centre de données au monde, situé en Chine, est aussi grand que 110 terrains de football (600 000 mètres carrés) ! Et pour fonctionner, ces « usines numériques » ont besoin de beaucoup d’électricité, ce qui génère de la chaleur. Pour refroidir ces centres de données, on utilise souvent des systèmes gourmands en énergie, souvent alimentés par des énergies fossiles.

Bien qu’il soit difficile de se passer complètement de ces services, des petits changements que nous pouvons tous adopter peuvent réduire notre utilisation des données. Voici quelques exemples :

Se désabonner des lettres d’information non désirées : Recevoir des e-mails inutiles contribue à l’empreinte carbone numérique. Si chacun prend le temps de se désabonner des newsletters et des notifications qui ne l’intéressent pas, la quantité de données inutiles transitant sur les serveurs se réduira de manière considérable.

Supprimer les applications inutilisées : Les applications mobiles consomment de la bande passante et utilisent des ressources serveur. La désinstallation des applications inutilisées réduira la charge sur les centres de données.

Éviter de lancer l’IA générative pour des réponses simples : L’intelligence artificielle générative, bien que puissante, consomme plus d’énergie que les recherches conventionnelles sur le web. Il est donc préférable de privilégier une recherche classique plutôt que de lancer un modèle IA.

2. Faire le ménage dans notre monde virtuel

La plupart d’entre nous accumulent des milliers de vieux emails non lus et de nombreuses photos en double. En les supprimant régulièrement, vous pouvez réduire votre empreinte numérique.

De nombreuses boîtes de réception vous permettent d’effectuer une recherche par taille de fichier. Par exemple, vous pouvez chercher régulièrement les emails de « 1 Mo ou plus » et supprimer ceux avec des pièces jointes volumineuses dont vous n’avez plus besoin. Vous pouvez aussi chercher par nom d’expéditeur pour supprimer en bloc des centaines d’emails marketing en un seul clic.

Dans nos vies professionnelles et personnelles, nous prenons des centaines de photos en format RAW, qui est deux à six fois plus grand que le format JPG. Vous pouvez utiliser une application pour réduire et changer le format des images. Pour un nettoyage plus poussé, Android et iPhone proposent une fonction de suppression en bloc des photos et fichiers pour libérer de l’espace.

3. Réduire le stockage dans le cloud

D’ici l’année prochaine, l’industrie numérique devrait devenir le quatrième plus gros consommateur d’électricité au monde, derrière la Chine, l’Inde et les États-Unis. Pour réduire votre dépendance au stockage en cloud, qui consomme beaucoup d’énergie, vous pouvez utiliser des solutions analogiques.

Par exemple, stockez toutes vos photos et fichiers sur des disques durs protégés par mot de passe.

Contrairement au cloud qui fonctionne en permanence, les disques durs n’utilisent de l’électricité que lorsque vous en avez besoin. De plus, vous n’avez plus besoin de payer un abonnement au cloud.

4. Conserver les appareils le plus longtemps possible

Même si c’est tentant d’acheter les derniers gadgets, les nouveaux appareils ont un gros impact sur l’environnement. Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement, fabriquer un smartphone représente environ 80 % des émissions de carbone de tout son cycle de vie.

Donc, plus nous utilisons un appareil longtemps, mieux c’est.

Les téléphones et les ordinateurs remis à neuf sont de plus en plus courants, et les sites web de communautés informatiques peuvent vous aider à réparer vous-même vos appareils. Selon les études, le simple fait de désencombrer son ordinateur peut contribuer à prolonger sa durée de vie.

Nous devons participer à un changement structurel systémique. Cela signifie qu’il faut saisir les occasions individuelles d’intervenir, mais aussi exiger et attendre de nos gouvernements qu’ils réglementent mieux les entreprises et qu’ils adoptent des options neutres en termes d’émissions de carbone.