Depuis plusieurs années, Apple se présente comme un pionnier en matière de durabilité dans la tech, surtout avec l’iPhone. Face aux autres grands fabricants, la marque a pris une longueur d’avance en termes de transparence et de responsabilité. Cela n’a pas toujours été le cas, mais chaque nouvelle génération d’iPhone montre une progression dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement, l’utilisation d’énergie et la communication sur l’impact environnemental.
Un article publié par Compare and Recycle revient sur l’évolution de l’iPhone sous l’angle de la durabilité. Il analyse l’empreinte carbone, les matériaux utilisés, la réparabilité et les initiatives écologiques d’Apple.
Voici les données d’émissions de CO₂ de tous les modèles sortis entre 2008 et 2025.
iPhone Air
Présenté en septembre 2025, l’iPhone Air est la tentative d’Apple de concilier performance et respect de l’environnement dans un modèle plus léger et plus accessible. Ce n’est pas une révolution technologique, mais son empreinte carbone reste modeste avec 55 kg de CO₂.
En revanche, Apple a choisi de revenir au titane, déjà utilisé sur l’iPhone 15, un matériau moins écologique que l’aluminium recyclé. L’entreprise maintient toutefois son cap vers la neutralité carbone d’ici 2030 en intégrant 35 % de matériaux recyclés et en utilisant 45 % d’électricité issue de sources renouvelables dans la fabrication.
iPhone 17
La série iPhone 17 se distingue par son écran 120 Hz ProMotion sur toute la gamme, des améliorations photo notables et la puce A19 qui optimise les performances. Côté environnement, Apple annonce une réduction de 55 % de la consommation énergétique.
Contrairement à l’iPhone Air, cette génération conserve l’aluminium recyclé. Mais les émissions de CO₂ restent élevées : 64 kg pour un iPhone 17 Pro en 256 Go et jusqu’à 134 kg pour un Pro Max 2 To. Malgré les efforts sur les matériaux, la véritable épreuve reste la baisse de l’empreinte carbone. Sur ce point, Apple a encore du chemin à parcourir.
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iPhone 16
Sorti en septembre 2024, l’iPhone 16 n’a pas marqué les esprits par ses nouveautés. Pourtant, il a représenté un pas important dans la réduction des émissions. Selon les chiffres d’Apple, elles ont chuté de 30 % par rapport aux modèles précédents. L’empreinte carbone par appareil est passée de 105 kg à 74 kg grâce à un recours accru à l’électricité décarbonée dans la chaîne de production.
C’était aussi la première gamme à intégrer 95 % de lithium-ion recyclé dans ses batteries et 100 % de cobalt recyclé, ce qui a permis de réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre depuis 2015. Les iPhone 16 ont en outre été livrés dans un emballage 100 % à base de fibres, aligné avec l’objectif d’Apple de bannir totalement le plastique de ses boîtes d’ici 2025.
iPhone 15
Avec la série iPhone 15, Apple a supprimé l’option de stockage à 128 Go, réduisant ainsi l’impact de sa production. Le changement s’est particulièrement vu sur le modèle Pro Max 1 To qui génère 14 kg de CO₂ en moins que son équivalent de 2022.
Cette gamme a aussi marqué un tournant après cinq générations d’iPhone haut de gamme sans amélioration notable sur ce point. Pour la première fois, Apple a intégré du cobalt et du cuivre 100 % recyclés dans la carte mère des modèles Pro, contribuant à réduire les émissions liées au cycle de vie.
iPhone 14
La gamme iPhone 14 se compose des modèles 14, 14 Plus, 14 Pro et 14 Pro Max. L’empreinte carbone y est légèrement plus élevée que celle de la génération précédente, avec 82,2 kg contre 81,3 kg pour l’iPhone 13. Apple a tout de même réduit les émissions liées à la production, qui représentent 79 % du cycle de vie total.
Côté réparabilité, Apple a lancé le programme Self Service Repair, mais ses rapports environnementaux n’ont pas mis en avant d’amélioration spécifique. Pourtant, iFixit a relevé que les iPhone 14 et 14 Plus disposent d’un nouveau design avec un dos fixé par seulement deux vis, ce qui facilite et réduit le coût des réparations. En revanche, les modèles Pro et Pro Max ont gardé l’ancien format, rendant les réparations de la vitre arrière beaucoup plus coûteuses.
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iPhone 13
L’iPhone 13 Pro a introduit le stockage 1 To, mais cela s’est accompagné d’une hausse des émissions. L’empreinte carbone moyenne est passée de 79,5 kg pour l’iPhone 12 à 81,3 kg. Apple a aussi supprimé l’option 64 Go, ce qui a probablement contribué à cette augmentation. Si cette version avait été conservée, les émissions auraient pu descendre entre 50 et 60 kg.
La marque a toutefois marqué des points sur les matériaux. Elle a utilisé pour la première fois de l’or 100 % recyclé dans la carte mère principale, ainsi que 98 % de terres rares recyclées et 99 % de tungstène recyclé. Mais malgré ces avancées, les émissions globales ont augmenté, possiblement en raison de la chaleur générée par les chargeurs MagSafe ou encore des nouveaux écrans.
iPhone 12
La gamme iPhone 12 a été la première à être livrée sans chargeur ni écouteurs. Cela a permis de réduire la taille des boîtes et d’optimiser le transport, limitant les émissions lors de la distribution. Malgré cette initiative, l’empreinte carbone est restée proche de celle de l’iPhone 11.
Tous les modèles, du 12 mini au 12 Pro Max, utilisent 100 % de terres rares recyclées dans les aimants. L’écran a également été renforcé pour plus de durabilité. Apple a rappelé que 85 % des émissions totales sont générées avant même que l’appareil n’arrive chez le client, soulignant l’importance des efforts sur la chaîne d’approvisionnement.
iPhone 11
Par rapport à l’iPhone X, la gamme iPhone 11 a déçu avec une nouvelle hausse des émissions carbone. Le modèle Pro Max a affiché le niveau le plus élevé au moment de sa sortie. Comme toujours, les versions avec moins de stockage restent les moins polluantes, l’iPhone 11 de base étant comparable à l’iPhone 8 Plus.
Apple a néanmoins franchi un cap en introduisant pour la première fois des terres rares 100 % recyclées dans le moteur Taptic. L’entreprise a aussi utilisé de l’étain recyclé à 100 % pour les soudures de la carte mère. Résultat, l’empreinte carbone totale s’est élevée à 72 kg de CO₂.
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iPhone X
Avec l’iPhone X, Apple a ouvert une nouvelle ère. Son design marquait une rupture nette avec les modèles précédents. C’était le premier iPhone doté d’un écran OLED, bien plus fin et moderne que les anciens écrans LCD. Il introduisait aussi Face ID, la reconnaissance faciale pour déverrouiller son appareil.
Mais ces innovations avaient un coût. L’iPhone X affichait une empreinte carbone record à l’époque, avec 79 kg de CO₂, alors que l’iPhone 8 sorti en parallèle ne générait que 57 kg. Un exemple clair de l’impact environnemental des nouvelles fonctionnalités.
iPhone 8
L’iPhone 8, lancé en 2017, a popularisé la recharge sans fil. Après la disparition de la prise jack avec l’iPhone 7, Apple confirmait son virage vers le “sans fil”. Les modèles 8 et 8 Plus adoptaient un dos en verre et un cadre en aluminium, donnant un aspect plus haut de gamme. Cette série a aussi apporté l’éclairage de portrait, qui permettait des photos plus professionnelles, et l’intégration de la réalité augmentée dans les applications et les jeux.
Sur le plan écologique, l’iPhone 8 affichait une empreinte de 57 kg de CO₂, nettement meilleure que celle de l’iPhone X. La majorité de ces émissions provenaient de la production (80 %), suivies par l’usage des clients (16 %), le transport (3 %) et le recyclage (1 %). Côté réparabilité, iFixit a attribué la note de 6/10, en baisse par rapport aux générations précédentes à cause de son dos en verre fragile et difficile à retirer. En revanche, l’EPEAT a décerné aux iPhone 8 et 8 Plus la certification Or, la plus haute distinction possible.
iPhone 7
La série iPhone 7 a marqué un tournant avec la disparition de la prise jack et l’arrivée des AirPods. C’est aussi à ce moment qu’Apple a supprimé la version 16 Go pour proposer un minimum de 32 Go de stockage, avec un maximum de 256 Go. L’iPhone 7 fut également le premier modèle certifié IP67, offrant une résistance à l’eau bienvenue pour la durabilité.
Le modèle Plus inaugurait le double capteur photo, combinant un objectif principal et un téléobjectif, ce qui a permis l’apparition du mode Portrait, aujourd’hui incontournable. Malgré ces innovations, l’empreinte carbone restait modeste, autour de 56 kg de CO₂.
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iPhone SE
Avec l’iPhone SE, Apple a voulu proposer un modèle plus abordable mais sans compromis sur les fonctionnalités. Compact, il reprenait le format de l’iPhone 5 mais embarquait la puissance de l’iPhone 6. Beaucoup d’utilisateurs ont apprécié ce format pratique à une époque où les écrans devenaient toujours plus grands.
Ce modèle offrait un écran de 4 pouces, un capteur photo de 12 mégapixels, la vidéo 4K, les Live Photos et l’activation de Siri à la voix. Pourtant, son empreinte carbone atteignait 75 kg de CO₂, un chiffre assez élevé. Apple a toutefois réduit l’impact de son boîtier en aluminium en utilisant davantage de matériaux recyclés et un aluminium à faible émission de carbone, diminuant de 40 % les gaz à effet de serre par rapport à l’iPhone 5s.
iPhone 6 et 6 Plus
Avec la génération iPhone 6, Apple a proposé pour la première fois deux tailles : 4,7 pouces pour le modèle classique et 5,5 pouces pour le Plus. Ces téléphones plus fins ont toutefois connu un problème de solidité, surnommé “bendgate”, certains châssis se pliant sous la pression.
C’est aussi la génération qui a introduit Apple Pay, le paiement sans contact sécurisé par Touch ID, ainsi qu’un stockage interne porté jusqu’à 128 Go. En revanche, l’impact environnemental restait lourd avec 95 kg de CO₂ par appareil.
iPhone 6s et 6s Plus
Un an plus tard, Apple a lancé les iPhone 6s et 6s Plus, conservant les mêmes tailles d’écran. Les nouveautés concernaient l’écran tactile avec 3D Touch, les Live Photos et la compatibilité avec les réseaux LTE-Advanced.
La durabilité n’était pas encore une priorité affichée par Apple. Ces modèles reposaient largement sur des matériaux vierges comme l’aluminium extrait de mines, les terres rares et le lithium cobalt pour les batteries. Seul l’emballage, en fibre recyclée, montrait un effort en ce sens. L’empreinte carbone était d’environ 60 kg de CO₂, un chiffre proche de celui des générations récentes.
iPhone 5
L’iPhone 5, lancé en 2012, apportait un écran plus grand de 4 pouces, la puce A6 et la compatibilité 4G LTE. Son boîtier utilisait de l’aluminium recyclé, mais dès l’année suivante, l’iPhone 5c revenait en arrière avec une coque en plastique peu durable. L’iPhone 5s, sorti en même temps, introduisait le Touch ID.
En matière de durabilité, le seul point positif restait l’emballage recyclé. L’iPhone 5s et le 5c affichaient néanmoins une empreinte carbone plus basse que l’iPhone 5.
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iPhone 4
L’iPhone 4 a marqué son époque avec FaceTime et le multitâche, tandis que l’iPhone 4s a introduit Siri, l’assistant vocal d’Apple. Le premier avait une empreinte carbone limitée à 45 kg, mais le 4s montait brutalement à 70 kg, un chiffre bien au-dessus des standards actuels.
iPhone 3
Avec l’iPhone 3, Apple a ajouté la 3G, le GPS et surtout l’App Store, qui a transformé l’usage des smartphones. L’iPhone 3GS, lancé en 2009, a amélioré l’appareil photo avec 3 mégapixels et la vidéo, tout en intégrant la commande vocale. À cette époque, l’empreinte carbone restait encore raisonnable, autour de 55 kg de CO₂.
iPhone 2G
Le tout premier iPhone, appelé iPhone 2G, a marqué un tournant dans l’histoire de la technologie grand public. Mais côté environnement, aucun rapport n’existait encore et la conception ne tenait pas compte de la durabilité. Ce modèle rappelle surtout le chemin parcouru depuis.
Apple en fait-il assez ?
En regardant les rapports publiés génération après génération, on voit qu’Apple a pris au sérieux la question de l’impact environnemental. Depuis les premiers efforts sur l’efficacité énergétique jusqu’à l’utilisation massive de métaux recyclés et d’emballages sans plastique aujourd’hui, les progrès sont nets.
Toutes les générations ne marquent pas une avancée immédiate, mais Apple reste en tête sur la transparence et la responsabilité écologique dans l’industrie du smartphone. Ses engagements pour un emballage 100 % sans plastique d’ici 2025, la réduction des émissions de CO₂ tout au long du cycle de vie et l’usage croissant de matériaux recyclés vont dans le bon sens. Les points faibles restent la réparabilité, les émissions des modèles à grande capacité de stockage et la consommation énergétique liée à l’usage.
Pour les consommateurs, connaître ces données permet de mieux choisir. Opter pour une capacité de stockage plus faible, acheter un iPhone reconditionné ou recycler son ancien modèle sont autant de gestes qui contribuent à réduire l’impact global.
