Le Web3 est souvent vu comme une révolution numérique. Mais qu’en est-il de son impact sur la planète ?

Analyser l’empreinte carbone de ce nouvel internet n’est pas si simple. Comme pour le Web2, il faut s’intéresser aux différentes couches qui composent son écosystème.

Dans cet article, on va d’abord expliquer ce qu’est le Web3 et ses différentes couches. Ensuite, on s’intéressera à son impact écologique et à ses chances de devenir neutre en carbone un jour.

Qu’est-ce que le Web3 ?

Pour comprendre le Web3, faisons un petit retour en arrière.

  • Web1 (années 1990) : l’époque des sites statiques, essentiellement composés de textes et d’images.
  • Web2 (années 2000) : l’ère des réseaux sociaux, des smartphones et des contenus interactifs. Les utilisateurs ne se contentent plus de lire, ils créent aussi.
  • Web3 (années 2020) : la décentralisation devient le maître-mot.

Le Web3 repose sur l’idée qu’aucun acteur central ne contrôle tout. Bitcoin a montré la voie avec une architecture décentralisée. Les transactions passent par des mineurs et des nœuds (ordinateurs stockant l’historique des transactions). Ce système fonctionne grâce à des protocoles complexes comme le Proof of Work (PoW).

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Les acteurs clés du Web3

Le Web3 ne se résume pas à Bitcoin. Il regroupe de nombreux projets innovants, comme :

  • Ethereum : plus qu’une monnaie, il permet des contrats intelligents (NFT, finance décentralisée, réseaux sociaux).
  • Filecoin ou Arweave : pour le stockage décentralisé des fichiers.
  • IoT et infrastructure : des projets dédiés à l’Internet des objets ou à des solutions spécifiques.

Malgré leurs différences, ces projets partagent quatre couches fondamentales :

  1. Stockage des données : des nœuds qui conservent les informations.
  2. Consensus : la validation des actions sur le réseau (exemple : PoW pour Bitcoin ou PoS pour Ethereum).
  3. Utilisation finale : les applications utilisées par les utilisateurs (portefeuilles numériques, dApps).
  4. Trafic de données : le transport des informations via l’infrastructure traditionnelle d’internet.

L’empreinte carbone du Web3

Certaines couches du Web3 ont un impact limité sur l’environnement, comme le stockage ou les appareils finaux (ordinateurs, smartphones). Ces outils sont déjà utilisés pour le Web2.

Mais la vraie problématique se situe au niveau du consensus. Les protocoles comme le Proof of Work (PoW) sont très énergivores. Bitcoin, par exemple, consomme autant d’électricité qu’un pays comme la Thaïlande (environ 200 TWh par an). Cette consommation est due au minage : des ordinateurs résolvent des calculs complexes pour valider les transactions.

Cependant, des alternatives plus vertes existent, comme le Proof of Stake (PoS). Ce protocole réduit drastiquement la consommation d’énergie en éliminant le minage intensif. Ethereum, par exemple, migre progressivement vers PoS, tout comme de nombreux autres projets Web3.

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Le Web3 peut-il devenir durable ?

Le Web3 tend vers une meilleure durabilité grâce au PoS et à l’utilisation croissante d’énergies renouvelables. Bitcoin, bien qu’énergivore, s’appuie de plus en plus sur des sources d’énergie propres ou inexploitées (comme l’énergie excédentaire des barrages).

Cela dit, atteindre une neutralité carbone reste un défi. Les infrastructures décentralisées nécessitent beaucoup de ressources, et certains protocoles (comme le PoW) persistent.

Le chemin vers un Web3 vraiment vert reste long, mais l’évolution est déjà en marche. Si le PoS continue de s’imposer et que des efforts sont faits pour utiliser des énergies renouvelables, on pourrait voir une amélioration dans les années à venir.