Aujourd’hui, les influenceurs poussent sans cesse à acheter : boutiques en ligne, liens affiliés, marques fast fashion… Résultat, la surconsommation explose. Mais au milieu de cette frénésie, certains créateurs essaient d’adopter une approche plus éthique. Alors, quelle place leur reste-t-il dans ce monde où consommer semble être la règle ?
Il arrive parfois qu’un geste simple, comme porter une robe de seconde main pour un grand événement, fasse réfléchir. Cela peut bousculer nos habitudes, remettre en question la pression sociale autour de la consommation et nous inspirer à faire différemment.
Car au fond, quel est le rôle d’un influenceur ? Influencer, bien sûr. Mais lorsqu’une majorité incite à acheter toujours plus, ceux qui prônent la sobriété doivent redoubler d’efforts pour se faire entendre.
Être créateur de contenu éco-responsable : un vrai défi
Le terme « créateur de contenu » recouvre des réalités très différentes. Certains refusent même cette étiquette. Leur objectif n’est pas de multiplier les publications, mais d’inspirer un changement de regard, une autre manière de vivre.
Ce n’est pas facile d’évoluer sur des plateformes dominées par des algorithmes qui privilégient la publicité et la consommation rapide. Et les chiffres sont parlants : une grande majorité des utilisateurs se laissent influencer dans leurs achats par ce qu’ils voient en ligne.
La conséquence est que les réseaux débordent de promotions, tandis que les contenus plus engagés, eux, peinent à émerger.
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Composer avec l’algorithme, sans perdre son âme
Les créateurs engagés doivent donc être astucieux pour rester visibles sans trahir leurs convictions. Beaucoup choisissent de privilégier le partage d’astuces simples, comme la réutilisation de vêtements, la réduction des déchets ou encore des conseils pratiques pour un quotidien plus durable.
Ils rappellent aussi une chose essentielle : la durabilité ne se consomme pas. Acheter de façon responsable ne veut pas dire acheter davantage. Mais cette posture a un coût : moins de vues, moins d’engagement… Ce qui complique la tâche pour ceux qui vivent de leur contenu.
Pour continuer, certains acceptent des partenariats, mais uniquement avec des marques en accord avec leurs valeurs. Ils privilégient l’authenticité à la rentabilité.
Privilégier la qualité plutôt que la quantité
Pour d’autres, la solution passe par un usage plus lent et réfléchi des réseaux. Moins publier, mais mieux. L’idée est de ne pas saturer les internautes, de leur laisser le temps de réfléchir et d’agir.
Un autre enjeu : la prudence face aux marques qui surfent sur la vague verte sans réel engagement. Il devient important de vérifier les promesses faites, de demander plus de transparence, et de garder un regard critique avant d’accepter toute collaboration.
Refuser des contrats très rémunérateurs pour rester fidèle à ses convictions fait partie du quotidien de ces créateurs. Chacun doit peser le pour et le contre, en se posant une question simple : est-ce que ce produit correspond vraiment à mon mode de vie ?
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Réinventer l’influence
D’autres explorent des stratégies plus créatives, en utilisant par exemple des concepts qui dénoncent la surconsommation plutôt que de la promouvoir. Ils préfèrent montrer des alternatives simples et accessibles plutôt que d’inciter à acheter.
Bien sûr, ces démarches peuvent elles aussi être critiquées. Certains dénoncent des dérives, où le discours critique devient à son tour un levier marketing. Cela montre à quel point l’économie des réseaux reste centrée sur la consommation, même lorsqu’elle se veut plus vertueuse.
Il n’existe pas une seule bonne manière d’être un créateur éco-responsable. Chacun avance à son rythme, selon ses moyens, ses priorités et sa sensibilité. L’important est peut-être d’accepter l’imperfection. Se montrer vulnérable, admettre ses contradictions, c’est rendre l’écologie plus accessible et plus humaine. Car lutter contre un système construit sur l’accélération permanente de la consommation demande du temps, de la patience, et surtout beaucoup de sincérité.