Sur le papier, une IA qui consomme moins de ressources devrait être plus respectueuse de l’environnement. Mais selon David Rolnick, professeur à l’Université McGill, il est difficile d’avoir des chiffres précis. « Il y a peu d’informations disponibles sur ChatGPT ou DeepSeek, donc toute estimation reste spéculative », explique-t-il.
Ce qui est certain, c’est que l’impact environnemental des IA est énorme :
- Consommation d’énergie pour l’entraînement et l’utilisation des modèles,
- Utilisation de l’eau pour refroidir les centres de données,
- Fabrication de matériel comme les serveurs et les puces.
Qu’est-ce qui différencie DeepSeek de ses concurrents ?
DeepSeek pourrait apporter une alternative plus durable, notamment grâce à son modèle « open-weight ». Cela signifie qu’il peut être téléchargé et exécuté en local, sans forcément passer par d’énormes centres de données. À terme, certaines tâches d’IA pourraient être traitées directement sur nos appareils (PC, smartphones) plutôt que sur des serveurs ultra-énergivores.
Un autre avantage de DeepSeek : il est open source. Contrairement à OpenAI et Google, qui verrouillent leurs modèles, DeepSeek mise sur l’ouverture. Ce choix a d’ailleurs secoué la bourse, faisant perdre plus de 1 200 milliards de dollars de valeur aux géants du secteur.
Mais pour que DeepSeek ait un réel impact écologique, encore faut-il qu’il soit adopté massivement. Si les utilisateurs continuent de privilégier ChatGPT ou Gemini, la question de son efficacité énergétique reste secondaire.
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Une IA moins puissante, donc moins polluante ?
DeepSeek reste pour l’instant limité au texte, contrairement à ChatGPT et Gemini qui peuvent traiter des images, du son et de la vidéo. Or, les modèles multimodaux nécessitent bien plus de ressources. Cette relative simplicité explique peut-être pourquoi DeepSeek consomme moins d’énergie.
Mais le défi pour DeepSeek sera de prouver qu’un modèle plus léger peut rivaliser en performance avec des IA plus puissantes. Les entreprises d’IA sont aujourd’hui en compétition pour offrir des outils toujours plus avancés, et la course aux performances risque d’entraîner une explosion de la consommation énergétique.
L’avenir de l’IA : sobriété énergétique ou course à la puissance ?
Le débat sur l’impact écologique de l’IA ne fait que commencer. Certains experts estiment que des alternatives plus efficaces pourraient éviter le besoin de nouvelles infrastructures fossiles. L’argument selon lequel l’IA exige d’énormes investissements en énergie doit donc être remis en question.
Dans ce contexte, une question clé se pose : avons-nous vraiment besoin de toutes ces IA ? Beaucoup de tâches réalisées par ChatGPT ou DeepSeek pourraient être effectuées autrement, par des humains ou des moteurs de recherche classiques. Réduire l’usage de l’IA aux cas réellement utiles serait peut-être la meilleure solution pour limiter son impact sur la planète.