Le portage salarial vous permet de travailler librement tout en étant salarié. Une formule hybride très prisée dans les métiers du numérique. Mais comme tout contrat, il peut arriver à son terme. Et quand ce moment approche, il ne faut pas être pris de court.

Mieux vaut savoir comment ça se passe, ce que ça implique, et comment bien s’y préparer.

Les contrats possibles en portage salarial

Il existe deux formes de contrat en portage : le CDD et le CDI. La manière dont le contrat prend fin dépend du type signé.

Fin d’un CDD en portage salarial

Le CDD a une durée fixée à l’avance. Il s’arrête automatiquement à la date prévue. Mais il peut aussi s’arrêter plus tôt dans certains cas :

  • Si l’arrêt a lieu pendant la période d’essai (à la demande du salarié ou de la société de portage).
  • Si les deux parties se mettent d’accord pour y mettre fin avant la date prévue.
  • En cas de faute grave constatée par la société de portage.
  • Si le salarié est déclaré inapte par le médecin du travail.
  • Si le salarié accepte un CDI ailleurs.

Peu importe comment se termine le contrat, le salarié perçoit une indemnité de fin de contrat CDD, appelée aussi indemnité de précarité. Elle représente 10 % de la rémunération brute totale touchée pendant la mission.

Après la fin du CDD, plusieurs options sont possibles :

  • Le contrat peut être renouvelé deux fois si une mission se prolonge.
  • Il est aussi possible de basculer en CDI, avec l’accord de la société de portage.
  • Sinon, le salarié peut passer à autre chose : nouvelle mission, création d’entreprise, emploi classique…etc.

Le CDD est idéal pour tester le portage ou enchaîner les missions de courte ou moyenne durée.

Fin d’un CDI en portage salarial

Le CDI, lui, ne prévoit pas de fin automatique. Il offre plus de sécurité, surtout pour ceux qui enchaînent les missions sur le long terme. Il peut se terminer de plusieurs manières :

Démission

Le salarié peut décider de quitter la société de portage. Il doit alors respecter un préavis, dont la durée dépend de son ancienneté et des règles prévues par la convention collective du portage.

Rupture conventionnelle

C’est une fin de contrat d’un commun accord entre le salarié et la société de portage. C’est souvent une solution apaisée. Elle donne droit à :

  • Une indemnité de rupture, négociée entre les deux parties (elle ne peut pas être inférieure à l’indemnité légale de licenciement).
  • Et surtout, elle ouvre droit à l’allocation chômage.

Rupture pendant la période d’essai

Si le contrat est encore dans sa phase d’essai (jusqu’à 4 mois pour les cadres), il peut être stoppé sans justification, ni préavis.

Licenciement

C’est rare en portage salarial. Le salarié est autonome dans la gestion de ses missions. Mais en cas de faute grave ou d’insuffisance professionnelle, un licenciement peut avoir lieu.

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Comment bien gérer cette transition

La fin d’un contrat peut être vécue comme une période d’incertitude. Mais si elle est bien anticipée, elle peut aussi devenir une vraie opportunité. Voici les étapes clés.

1. Anticiper

Ne pas attendre la dernière semaine pour s’en occuper. Informez-vous sur :

  • les délais de préavis,
  • les documents à demander,
  • les conditions d’ouverture des droits au chômage.

Plus c’est préparé tôt, plus la suite est fluide.

2. Rester en contact avec la société de portage

Des échanges réguliers avec votre conseiller permettent de :

  • faire un point sur la mission en cours,
  • discuter des projets futurs,
  • poser toutes les questions utiles.

Ce lien est précieux, surtout quand la fin approche.

3. Préparer son dossier administratif

Plusieurs documents sont indispensables à la fin du contrat :

  • Certificat de travail (preuve officielle de la mission réalisée).
  • Attestation France Travail, nécessaire pour ouvrir vos droits.
  • Solde de tout compte, qui récapitule les sommes versées (salaires, primes, indemnités…).
  • Fiches de paie.

La société de portage s’occupe généralement de vous les fournir. Mais mieux vaut vérifier que tout est complet.

4. Faire le point sur ses droits

En fonction du contrat et de la façon dont il se termine, vous pouvez avoir droit à :

  • L’indemnité de précarité (fin de CDD).
  • L’indemnité de rupture conventionnelle (fin de CDI d’un commun accord).
  • L’allocation chômage, si vous remplissez les conditions.

N’hésitez pas à demander une simulation précise à votre société de portage pour ne rien rater.

5. Penser à l’avenir

C’est aussi le moment de se poser et d’envisager la suite :

  • Continuer en portage salarial sur un nouveau projet.
  • Créer son entreprise (EURL, SASU…).
  • Revenir dans le salariat classique.

Le portage peut aussi servir de tremplin. Et votre conseiller peut vous accompagner pour faire les bons choix.

6. Rester actif

Entre deux missions, il est tentant de lever le pied. Mais c’est aussi un moment stratégique pour se repositionner.

Voici quelques actions utiles :

  • Mettre à jour son CV, son profil LinkedIn, et ses plateformes freelances,
  • Actualiser son portfolio, surtout si vous êtes UX designer, développeur ou graphiste,
  • Se former ou rafraîchir certaines compétences (IA, cybersécurité, outils no-code…),
  • Participer à des événements professionnels, des webinars, des salons ou des meetups tech,
  • Contacter son réseau, envoyer quelques mails, se rendre visible.

Ce temps “entre deux” peut aussi servir à repenser ses tarifs, son positionnement ou même ses objectifs professionnels.

La fin d’un contrat en portage salarial marque une transition, pas un arrêt. C’est le bon moment pour prendre du recul, faire le point, et penser à l’après. Même si l’incertitude peut s’installer, cette phase ouvre la porte à de nouvelles opportunités : faire évoluer ses offres, monter en compétences, renforcer sa visibilité ou explorer de nouvelles voies. Le portage reste un cadre souple, pensé pour accompagner ces changements. L’important, ce n’est pas la fin du contrat, mais ce qu’on décide d’en faire ensuite.