OpenAI a surpris tout le monde en dévoilant Atlas, son tout nouveau navigateur web, lors d’une diffusion en direct.

Sam Altman, le PDG de l’entreprise, a ouvert la présentation en expliquant que l’intelligence artificielle offrait une occasion rare de repenser entièrement la manière dont on navigue sur Internet.

Selon lui, après la barre d’adresse et le champ de recherche, la conversation pourrait devenir la nouvelle interface naturelle du web.

Une rupture avec “l’ancien internet”

Ce lancement ne se limite pas à une innovation technique. Il marque surtout la fin d’une époque.

Altman a présenté Atlas comme le symbole d’un changement profond, d’un passage vers une nouvelle manière d’utiliser le web, plus fluide, plus intelligente. Et ce changement remet directement en cause le modèle dominé depuis des années par Google.

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Une menace directe pour Chrome

Depuis des mois, la Silicon Valley bruissait de rumeurs sur un navigateur signé OpenAI. Beaucoup y voyaient déjà une menace pour Chrome, le leader incontesté du marché. La présentation d’Atlas a confirmé ces craintes : le danger est bien réel.

Chaque semaine, plus de 800 millions d’utilisateurs se connectent à ChatGPT. Si une partie d’entre eux passe à Atlas, ce sera autant d’utilisateurs en moins pour Chrome.

Pour Google, la perte n’est pas financière en soi (Chrome est gratuit) mais elle réduit sa capacité à collecter des données, afficher des publicités et diriger du trafic vers Google Search.

Un coup dur, surtout depuis que le ministère américain de la Justice a interdit à Google de conclure des accords d’exclusivité sur la recherche.

Une nouvelle manière de chercher sur le web

L’un des points les plus marquants de la présentation concerne la recherche en ligne.

Ben Goodger, responsable de l’ingénierie chez OpenAI et ancien concepteur de Firefox et Chrome, a expliqué que la recherche sur Atlas serait interactive et conversationnelle.

Au lieu d’être renvoyé vers des pages web, l’utilisateur échange directement avec les résultats, dans un dialogue fluide et continu.

De son côté, Google a bien tenté d’intégrer l’intelligence artificielle à son moteur de recherche, mais sans bouleverser l’expérience. Les nouveautés se limitent souvent à des encadrés ou à des résumés automatiques.

L’approche d’OpenAI va beaucoup plus loin. Si elle séduit les internautes, le modèle même de Google Search pourrait être remis en question.

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La question de la publicité

Pour l’instant, OpenAI n’affiche aucune publicité sur Atlas. Mais l’entreprise n’exclut rien.

Ces derniers mois, elle a multiplié les recrutements dans le domaine de la publicité en ligne, laissant penser qu’un virage commercial se prépare.

Atlas pourrait en effet devenir un outil très puissant pour la collecte de données contextuelles.
ChatGPT peut désormais accéder directement aux contenus visibles dans le navigateur, offrant une connaissance fine de ce que l’utilisateur lit ou écrit.

Ce niveau d’accès est inédit, et bien trop sensible pour que les internautes l’acceptent facilement de la part de Google ou Meta.

Une stratégie plus commerciale

Atlas n’en est qu’à ses débuts. Son succès dépendra de l’accueil du public et de l’intérêt réel pour cette nouvelle façon de naviguer. Mais une chose est claire : OpenAI change de stratégie.

L’entreprise cherche désormais la croissance, les revenus, et un ancrage concret sur le marché, loin des ambitions floues autour de l’intelligence artificielle générale.

Alors que beaucoup s’interrogent sur la capacité d’OpenAI à rentabiliser ses gigantesques infrastructures, Atlas pourrait bien être la première réponse visible à cette question.